Le procès des attentats du 13 Novembre s’est conclu, mercredi, par la condamnation de Salah Abdeslam à le perpétuité incompressible. En 2008, Michel Fourniret avait reçu la même peine. Pour Francis Nachbar, le procureur général qui l’avait à l’époque requise, cette sanction est dans certains cas «indispensable».
«Perpétuité incompressible : le mot lui-même est redondant. La perpétuité, par nature, n’est pas censée avoir de fin… Je comprends que le législateur ait longtemps hésité avant de créer une «perpétuité réelle», sans possibilité de demander un aménagement de peine : il faut pouvoir croire que tout homme, même criminel, peut se racheter, se resocialiser. Pourtant pendant quarante et un ans, j’ai été magistrat dans le pénal, j’ai participé à une centaine de procès d’assises, j’ai vu tous les profils de criminels… A titre personnel, je pense que pour certains, soumis à de véritables pulsions meurtrières de sociopathes, il est vain de parler de rédemption. Il ne faut pas faire d’angélisme : ce n’est pas désespérer de l’être humain que de reconnaître que quelques-uns ne pourront pas retrouver leur place