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TRIBUNE

Garantie universelle des loyers : face à la crise du logement, oser le coup de GUL

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Crise du logementdossier
Pour éviter que le logement soit la bombe sociale de demain, trois députés socialistes préconisent le rétablissement de la Garantie universelle des loyers (GUL). Une mesure qui sécurise et accompagne les propriétaires, à rebours de la politique répressive mise en place par le nouveau ministre Guillaume Kasbarian.
Plus de 10% des Français renoncent à un emploi faute de logements disponibles. Devant une agence immobilière de Toulouse, le 27 septembre 2023. (Adrien Nowak/Hans Lucas. AFP)
par Stéphane Delautrette, Député de la Haute-Vienne (PS), Iñaki Echaniz, Député des Pyrénées-Atlantiques (PS) et Boris Vallaud, Député PS des Landes et président du groupe Socialistes & apparentés
publié le 29 février 2024 à 8h04

Augmentation des loyers et des taux d’intérêt, hausse du coût de la construction, baisse de la production de logements neufs, coupes budgétaires sur le logement social, logements vacants, boom des locations de courte durée dans les zones touristiques… Pour reprendre les mots de l’ancien ministre Olivier Klein en 2022, le logement est la «bombe sociale de demain».

Quand plus de 10% des Français renoncent à un emploi faute de logements disponibles, que 12% des étudiants renoncent à poursuivre leurs études pour ces mêmes raisons, c’est bien toute la promesse républicaine qui en ressort fragilisée. Ces renoncements à des projets de vie personnels et professionnels sont autant de fractures qui participent à la progression d’un sentiment de déclassement dans notre société.

Des leviers identifiés pour agir rapidement

Face à cette assignation à résidence, les leviers pour agir rapidement sont identifiés : étendre l’encadrement des loyers, encadrer le prix du foncier, encourager l’accession et les prêts à taux préférentiel, lutter contre la spéculation immobilière, soutenir la construction, augmenter le nombre de logements sociaux mais aussi fluidifier les rapports entre propriétaires et locataires.

En effet, plus des deux tiers des propriétaires listent la peur des loyers en retard ou impayés comme un frein à la mise en location de leur bien. Cette crainte induit ensuite une sur‑sélection des candidats locataires avec des demandes de garanties financières irréalistes, et le plus souvent illégales, pénalisant les Français