Un nouvel acteur est apparu sur la scène de Gaza : l’enfant mort-vivant. Squelettique, ventre gonflé, yeux exorbités qui vous fixent pour l’éternité, son corps est éminemment politique. C’est lui qui a déclenché la reconnaissance trop longtemps retardée de l’Etat de Palestine par le président Macron, lui qui a dicté le communiqué commun de Londres, Paris et Berlin adressé à Israël − «La catastrophe humanitaire doit cesser immédiatement» −, lui qui a contraint les autorités israéliennes à allumer en catastrophe un contre-feu «humanitaire».
Après avoir résisté pendant des mois à toutes les injonctions verbales du monde, le gouvernement Nétanyahou a autorisé en moins de vingt-quatre heures le largage par voie aérienne de colis alimentaires. Ses avions militaires ont même participé pour la première fois à l’opération, l’important pour lui étant de fournir sans délai aux télés du monde des images de parachutes tombant du ciel pour porter secours à l’enfant dont le cou n’a même plus la force de soutenir la tête.
L’urgence l’a même poussé à laisser entrer des camions de vivres et en permettre la dis