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tribune

Gaza : «Monsieur le Président, l’attente devient une condamnation à mort : les évacuations humanitaires doivent reprendre»

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Suite à l’annonce du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, de geler l’accueil des ressortissants gazaouis en France, une jeune journaliste, Rita Baroud, ayant bénéficié du programme, implore Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères de reprendre les opérations au plus vite. Témoignage.

Apres avoir fui Gaza, cinq musiciens palestiniens et leurs familles sont accueillis, depuis le 9 janvier à Angers par l'association Al Kamandjati grâce au programme d'accueil Pause. (Jean-Michel Delage/Hans Lucas. AFP)
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Rita Baroud, journaliste gazaouie accueillie en France depuis quelques mois
Publié le 01/09/2025 à 15h55

Monsieur le Président, monsieur le ministre,

Je vous écris non seulement en tant que journaliste, mais aussi en tant que être humain ayant survécu au siège de Gaza il y a quelques mois grâce au programme d’évacuation mis en place par la France. Cette opportunité m’a sauvé la vie, m’arrachant à une terre où la survie était devenue un pari quotidien en me conduisant vers un lieu où la sécurité n’était plus un rêve lointain. Je ne l’oublierai jamais.

Mais récemment, à la suite des propos haineux, honteux et inacceptables tenus par une jeune Palestinienne évacuée vers la France, les autorités ont décidé de suspendre toutes les évacuations, en attendant une nouvelle enquête concernant les réfugiés de Gaza, sans calendrier précis pour son aboutissement. Je comprends parfaitement la nécessité de prendre toutes les mesures visant à garantir la sécurité des citoyens et à s’assurer que les corridors humanitaires demeurent sûrs et crédibles.

En tant que survivante de Gaza, je condamne absolument toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et de violence. Ces propos haineux ne représentent en rie