Vingt-quatre ans après Maximus, c’est au tour de son fils naturel, Lucius, de fouler le sable des arènes romaines. Il n’y a rien d’historique dans cette histoire et jouer à relever les sept erreurs est une pure perte de temps : le Colisée n’a jamais eu la capacité d’accueillir des batailles navales, Lucilla est morte avant son frère Commode et Macrin, éphémère empereur de 217-218, est tué à Antioche sans avoir remis les pieds à Rome après son accession au trône. Quant au général Acacius et à la campagne de Numidie dont il rentre en triomphateur, ils sont tout droit sortis de l’imagination de Ridley Scott.
Mais on ne va pas voir Gladiator comme on va à un cours d’histoire. On y va pour rêver d’une Rome antique fantasmée qui parle bien plus du présent que de l’Antiquité. Or, en un quart de siècle, cette Rome hollywoodienne a étonnamment peu changé et Ridley Scott, qui a ouvert l’aire du néopéplum en 2000, n’a ne semble-t-il pas été touché par les courants qui ont depuis renouvelé le genre.
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Ses spectacles de gladiateurs sont toujours aussi sanglants et virent rapidement au massacre d’humains comme d’animaux – singes et rhinocéros ayant remplacé les félins du premier opus, les requins du Colisée venant parachever un tableau déjà si peu crédible. Pourtant, l’idée que la gladiature est avant tout un spectacle codifié, arbitré,