Pendant deux mois, les Libanais ont vécu jour et nuit avec le bourdonnement perpétuel des drones au-dessus de leurs têtes annonçant un éventuel lâcher de bombes ici ou là. Les gigantesques explosions qui l’ont ponctué ont d’abord visé le sud du pays, la banlieue sud de Beyrouth, la plaine de la Bekaa, avant de toucher le cœur de la capitale. Nul lieu n’était à l’abri. Près d’un million de personnes ont fui pour tenter de trouver refuge dans des régions sûres – qui ne l’étaient pas toujours. Puis sont venus les ordres d’évacuer une ville entière, comme Baalbek, une région donnée, deux ou trois immeubles précis, sous peine de mort. Les Libanais ont connu l’humiliation d’être traités comme des pions déplaçables à souhait – et menacés de connaître le sort de Gaza.
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Avec le cessez-le-feu (un peu miraculeux), le bruit des drones s’est tu. Quatre mille Libanais étaient morts dans l’intervalle. Qui a gagné, qui a perdu ? Le Hezbollah qui avait eu la mauvaise idée de se joindre le 8 octobre 2023 à l’offensive lancée la veille par le Hamas depuis Gaza, s’est retrouvé décapité, affaibli, obligé d’abandonner l’idée de «l’unité des deux fronts» qui lui était particulièrement chère et contraint d’éloigner ses forces de la frontière israélienne. Pour lui, pour son parrain iranien, une défait