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TRIBUNE

Guerre commerciale de Trump : ripostons d’abord puis rompons avec le libre-échange, par Manon Aubry

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Face aux hausses des droits de douane, l’UE peut restreindre les importations en provenance des Etats-Unis, empêcher l’accès des entreprises américaines aux marchés publics et soutenir les travailleurs touchés. Et à terme mettre en place un protectionnisme écologique et solidaire, plaide la vice-présidente (LFI) de la commission du commerce international du Parlement européen.
«Comme le prévoit l’accord avec le Mercosur, nous continuerons d’importer la moitié de nos fruits et légumes, pendant que 43 % de nos terres sont dédiées à l’exportation. Une absurdité» selon Manon Aubry. (© Tesson / Andia.fr/© Tesson / Andia.fr)
par Manon Aubry, eurodéputée LFI, présidente du groupe de la Gauche
publié le 7 avril 2025 à 6h51

C’est un bouleversement considérable qui ouvre une nouvelle ère des relations économiques et commerciales internationales : la mise en place de droits de douane sur toutes les marchandises importées aux Etats-Unis, y compris les produits européens, est une détonation majeure qui signe l’amorce d’une guerre commerciale généralisée. Il n’y a évidemment pas lieu de s’en réjouir : cette escalade tarifaire abrupte et indiscriminée est susceptible d’avoir des répercussions significatives pour les travailleurs de certains secteurs économiques et sur l’inflation.

Aussi l’Union européenne doit-elle sortir de sa torpeur et utiliser sans attendre tous les leviers dont elle dispose pour enclencher le rapport de force et protéger ses industries. Premièrement, l’UE doit mettre en place immédiatement des droits de douane ciblant stratégiquement certains produits américains. Ensuite, elle doit déclencher l’instrument européen anti-coercition qui permet par exemple de restreindre les importations en provenance des Etats-Unis ou d’empêcher l’accès des entreprises américaines aux marchés publics européens. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’y refuse pour l’inst