Ma mère, avant la justice, disait Camus. Ni assimilation ni indépendance, disait-il aussi alors que la guerre d’Algérie faisait rage. Comment ne pas penser à lui aujourd’hui ? Non pas tant, ou pas seulement, en référence à l’Algérie actuelle et à ses relations avec la France. Mais parce que ce qui se joue actuellement au Proche-Orient mérite d’en appeler à son mode de pensée. Cela vaut mieux que de se vautrer dans les polémiques enflammées, les radicalisations outrancières, bien peu ou mal informées, et les comparaisons douteuses – par exemple entre le génocide des Héréros en 1904 et l’action d’Israël à Gaza.
Israël, une démocratie malade
D’un côté, Israël. Une démocratie malade, une société tolérant d’être dirigée par un pouvoir corrompu conjuguant pour se maintenir nationalisme débridé et impulsions théocratiques. Benyamin Nétanyahou n’est pas un dictateur, il a été élu, sa politique repose sur des soutiens populaires. Elle s’est profilée au lendemain des