Savoir qui au juste a provoqué l’explosion de l’hôpital de Gaza n’a soudain guère plus d’importance, deux narratifs contradictoires se déroulent désormais en parallèle, au mépris des faits, et enflamment les foules. A la guerre sur le terrain s’en superpose ainsi une autre, celle de deux systèmes de représentation dont l’antagonisme aggrave un peu plus la menace d’un embrasement général. Dans l’imaginaire, deux camps hostiles se solidifient l’un face à l’autre : Israël soutenu par l’Occident d’une part ; le monde arabe soudé autour de la cause palestinienne de l’autre – sans parler de la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie partout ailleurs. Les hommes du Hamas qui ont franchi la frontière réputée infranchissable ne pouvaient espérer meilleur résultat.
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Au premier jour, on aurait pu croire qu’ils poursuivaient un objectif politique précis, dynamiter l’accord en gestation entre Israël et l’Arabie Saoudite, accord qui allait de toute évidence conduire à une paix séparée excluant les Palestiniens. Mais les massacres dont ils se sont tout de suite rendus coupables ont montré qu’ils cherchaient