Cette nouvelle tragédie au Proche-Orient n’est pas un affrontement meurtrier de plus entre des acteurs lointains. Elle nous concerne directement parce qu’elle percute de plein fouet notre histoire récente et nos mémoires collectives dans un mélange complexe où s’entremêlent les souvenirs douloureux des attentats commis hier sur notre sol et cette indépassable culpabilité dans l’indicible Shoah. Sans oublier les relents de la colonisation qui conditionnent encore notre rapport au monde arabe.
Une telle charge émotionnelle rend très difficile d’aborder sereinement cette guerre qui ravage Gaza, ce territoire perdu où plus de 2 millions de personnes essaient de survivre. Un récit dominant et quasiment univoque s’est imposé, amplifié par nombre de médias : une démocratie a été agressée par une organisation terroriste.
Contextualisation indispensable
Et tout cela, entre autres, parce que nous avons peur d’un phénomène – le terrorisme – que nous avons tant de mal à saisir. Pourtant il ne date pas d’aujourd’hui et resurgit so