Les colères populaires ne se refusent pas. Elles se comprennent − en tous sens du mot. Et si l’on s’y mêle, l’activité commune, les proximités font souvent bouger les visions des divisions du monde social. Parfois réacs au départ, peu à peu, elles changent.
J’habite entre l’Aisne et l’Oise. Dans les villages alentour, 75 % de votes sont pour le Rassemblement national (RN). Des maisons à vendre, des habitants sous le seuil de pauvreté, souvent retraités ou autoentrepreneurs aux chantiers incertains.
Alors, fatalement sur les ronds-points gilets jaunes, au début, il y avait pas mal de drapeaux bleu-blanc-rouge, et des «gueulantes» contre les «casoces», les «bougnouls», le manque