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TRIBUNE

Haïti : que fait la communauté internationale face au risque de guerre civile ?

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Face à la violence extrême des gangs, il est urgent d’activer la résolution des Nations unies pour une intervention militaire, appuie François Crémieux, le directeur général de l’Assistance publique - hôpitaux de Marseille.
Une manifestation pour réclamer le départ du Premier ministre haïtien Ariel Henry, à Port-au-Prince le 7 février. (Richard Pierrin/AFP)
par François Crémieux, directeur général de l’Assistance publique - hôpitaux de Marseille, membre du comité de rédaction de la revue «Esprit»
publié le 1er mars 2024 à 10h16

Depuis le 7 juillet 2021, date de l’assassinat du Président haïtien Jovenel Moïse par un commando colombien, Haïti qui était déjà au bord de l’abîme avec une situation économique et politique extrêmement difficile, a basculé dans un chaos total.

La situation politique paraît désormais sans issue avec des responsables politiques haïtiens manifestement incapables de répondre aux problèmes quotidiens de l’île : accès à l’eau, gestion des déchets, logements insalubres des bidonvilles de Port-au-Prince. Dans une crise économique totale et qui semble sans issue, les inégalités entre riches et pauvres sont devenues extrêmes et des villes entières tombent progressivement sous la coupe réglée de gangs armés, notamment Port-au-Prince et ses plus de 3 millions d’habitants.

L’incapacité des politiques rencontre l’hypocrisie de la communauté internationale qui prône une solution «haïtienne» à la crise après avoir elle-même contribué au gré des échecs de ses grandes interventions des dernières décennies, à la dégradation accélérée de la situation. Pendant ce