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TRIBUNE

Handicap : la France ne fait que reculer

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Le handicap au quotidiendossier
La loi sur le handicap aura 20 ans d’existence le 11 février. Alors que certains politiques voudront nous faire croire que la France avance sur la question du handicap, le sociologue Pierre-Yves Baudot s’inscrit en faux.
Une élève de 5e de l'EREA Toulouse Lautrec, à Vaucresson. (Cha Gonzalez/Libération)
par Pierre-Yves Baudot, Professeur de sociologie à l’Université Paris-Dauphine - PSL
publié le 8 février 2025 à 16h52

Le 11 février, de nombreux événements vont célébrer le 20e anniversaire de la loi sur le handicap. Celle-ci sera certainement décrite comme un tournant considérable pour l’égalité des droits. Les regrets seront sans doute nombreux : on pointera des retards et tous les progrès qui restent à accomplir et les délais encore trop longs… Mais le constat sera que la France avance, pas bien vite certes, mais qu’elle avance, et dans la bonne direction.

La France avance ? Nous avons plutôt enclenché la marche arrière. Prenons le cas de l’école. La loi du 11 février annonçait que tout enfant devait être scolarisé à l’école de son quartier, sauf dérogation. Le nombre d’enfants handicapés scolarisés à l’école ordinaire a bien évolué : 100 000 en 2006, 436 000 à la rentrée 2023. Mais le nombre d’enfants accueillis (c’est-à-dire qui ne sont pas scolarisés) dans les Instituts médico-éducatifs (IME) n’a pas bougé : les 80 000 places disponibles sont toujours occupées. Promesse non tenue. Le discours a en revanche bien changé. Les derniers ministres de l’Education nationale ont enchaîné les reculs : les élèves handicapés étaient «perturbateurs» pour Nicole Belloubet, et «ne peuvent pas tous aller à l’école» pour Pap Ndiaye. Un rapport parlem