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Harcèlement transphobe à l’école : le poids des discours et des représentations

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L’affaire d’Alfortville rappelle la quotidienneté des violences transphobes. Longtemps restée silencieuse face au harcèlement des élèves trans ou non binaires, l’Education nationale doit réagir avec plus de volontarisme et offrir des cadres de vie bien traitants, souligne le sociologue Arnaud Alessandrin.
«Si les minorités de genre sont mieux protégées par la loi, les personnes trans demeurent encore trop fréquemment victimes de discriminations et de harcèlement.» (TNS. Abaca)
par Arnaud Alessandrin
publié le 22 septembre 2023 à 18h15

Mardi 19 septembre, à Alfortville (Val-de-Marne), un collégien de 14 ans a été interpellé en plein cours, puis placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire de harcèlement à caractère transphobe à l’encontre d’une élève trans de 15 ans. Très vite, c’est la méthode d’intervention qui a été critiquée. La dimension disproportionnée et traumatisante de l’intervention interroge d’autant plus que, très longtemps, l’Education nationale est restée silencieuse face au harcèlement vécu par les élèves trans ou non binaires dans les établissements scolaires.

Au-delà des interrogations légitimes sur la place des forces de l’ordre au sein d’un établissement scolaire et d’une salle de cours, se pose la question du harcèlement transphobe et de la lutte contre ces violences. Les éléments révélés dans la presse ne font aucun doute. La victime subissait depuis longtemps du cyberharcèlement, et les propos tenus s’apparentaient à