Le président de la République a affirmé devant la Conférence des présidents d’université qu’on ne peut «pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants». Outre qu’il est totalement irréaliste de réduire le coût assumé par les étudiants aux seuls frais d’inscription, il est illusoire et dangereux de faire ainsi penser que l’augmentation de ces frais est une sorte de baguette magique susceptible de révolutionner le système et de donner des moyens nouveaux aux universités. Une telle réforme provoquerait un transfert de charge sur les familles pour compenser le désengagement budgétaire de l’Etat comme l’illustre le précédent britannique.
Interview
Cette externalisation du coût des études, source d’endettement ou de renoncement pour les jeunes les plus modestes, n’apporterait, en réalité, aucune solution au problème du financement des universités. Elle serait source de grandes inégalités dans un système déjà inégalitaire où les milieux populaires sont largement sous-représentés et où d’incompréhensibles différences de dotati