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TRIBUNE

«Il existe une forte opposition à Trump et la résistance continue», par la romancière Siri Hustvedt

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Élections américaines de 2024dossier
La brutalité, la laideur, les affirmations simplistes et réductrices du 47e président américain élu le 5 novembre «en excitent certains et sont balayées par d’autres, mais sa certitude radicale est réconfortante : le grand, méchant papa va tout réparer», ironise la romancière new-yorkaise pour «Libération»
Discours de Donald Trump, le 6 novembre 2024. (Julien Mignot/Libération)
par Siri Hustvedt, romancière
publié le 9 novembre 2024 à 17h45

Chaque république porte en elle les germes de sa propre destruction par la volonté de son peuple. Les électeurs américains ont une nouvelle fois élu, et en plus grand nombre qu’en 2016, un individu narcissique colérique et vengeur, à la tête de leur pays. Un homme qui déverse sa haine misogyne, raciste et xénophobe, qui a tenté de renverser le résultat d’une élection, été reconnu coupable de 34 chefs d’accusation criminels à New York, et jugé responsable d’abus sexuels envers une femme, prendra ses fonctions en 2025. Pourquoi ?

Le langage trumpiste utilise les techniques de propagande nazie

La rhétorique rageuse de Trump se concentre sur la peur des frontières, qu’il s’agisse de l’«invasion» des immigrés à la frontière avec le Mexique ou de la race et du genre perçus comme des frontières naturelles à ne surtout pas franchir. Son mépris à l’égard de Kamala Harris, qu’il accuse de s’être dite asiatique avant de se revendiquer noire, est le reflet d’une pure invention, mais aussi d’un rejet catégorique : il n’y a pas de place pour l’ambiguïté, pas de mé