«Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ?» se demandait le dramaturge Bertolt Brecht en 1953. Avant de dissoudre le peuple, du moins de se détourner ostensiblement de son verdict, Emmanuel Macron, lui, a dissous l’Assemblée nationale. Caprice, coup de tête ou calcul ? Un peu des trois sans doute, telle est la marque de fabrique des hyperprésidents qui ont remisé depuis longtemps tous scrupules et gouvernent au mieux à l’estime, au pire sous pilotage automatique du marché.
Dans ce monde où «les gens d’en bas» et la planète ne comptent pas, on peut jouer avec les institutions comme on joue aux dés. Et donc refuser une cohabitation même lorsque l’opposition remporte des élections. A vrai dire, nous n’en sommes pas tellement étonnés tant Emmanuel Macron et ses gouvernements ont multiplié les coups de force antidémocratiques comme en témoigne, par exemple, l’abus des 49.3.
Nous voilà avec un gouvernement tenu par un ténor de la droite, Michel Barnier, désigné sans aucune légitimité électorale, et du fait d’un prince qui s’est mis dans les mains de l’extrême droite. En dégoupillant sa grenade de la dissolu