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TRIBUNE

Il faut défendre le modèle des parcs nationaux français

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La proposition du Sénat de fusionner les 11 parcs nationaux avec l’Office français de la biodiversité est un recul manifeste pour les territoires, dénonce Stéphan Maurin, le président du Parc national des Cévennes.
Pour le président du Parc national des Cévennes, il s’agirait d'«un recul inquiétant pour les territoires». (Benjamin Polge/Hans Lucas. AFP)
par Stéphan Maurin, président du Parc national des Cévennes et maire du Pont de Montvert - Sud Mont Lozère
publié le 1er août 2025 à 12h34

Début juillet, le Sénat a recommandé de fusionner les parcs nationaux avec l’Office français de la biodiversité (OFB). En apparence, il s’agit de «rationaliser» l’action publique. En réalité, c’est un recul inquiétant pour les territoires. Car derrière cette réforme, ce sont les moyens de décider localement – sur les budgets, les priorités, les projets – qui disparaîtraient. C’est la capacité d’expérimenter, de s’adapter à la réalité d’un lieu, qui serait absorbée dans une gestion centralisée, forcément plus distante.

Malgré les défis, le modèle local a fait ses preuves. Dans les Cévennes, nous savons ce que signifie conjuguer développement local et protection de la nature. Depuis plus de cinquante ans, le parc national accompagne ce territoire rural pour qu’il vive, reste habité, et accueille celles et ceux qui cherchent à concilier activités économiques et environnement préservé. Aujourd’hui, ce modèle est menacé.

Ici, c’est le parc qui, à force de travail et d’obstination a obtenu le label de Réserve internationale de ciel étoilé, permettant à quasiment toutes les communes de son territoire d’accéder à des financements pour rénover leur éclairage public. Ici, la nuit préservée est devenue à la fois un facteur d’attractivité touristique majeur et un rempart contre l’effondrement de la biodiversité nocturne.

Un pionnier du tourisme durable

Depuis sa création en 1970, le Parc est aussi un pionnier du tourisme durable. Il continue d’innover, en accompagnant les hébergeurs, les artisans, les agriculteurs