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TRIBUNE

Il faut entendre ce que disent les votes des «gens d’en bas»

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L’analyse des résultats des dernières législatives montre que les plus modestes ont très peu voté pour la coalition au pouvoir et qu’ils ont contribué à éloigner la victoire du RN, selon le docteur en économie Youssef Souidi et l’éditeur Thomas Vonderscher.
Aux élections législatives de 2024, la participation a atteint jusqu’à 76 % dans le 1 % des bureaux de vote au niveau de vie le plus élevé. (Claire Série/Hans Lucas. AFP)
par Youssef Souidi, docteur en économie et auteur de «Vers la sécession scolaire ? Mécaniques de la ségrégation au collège (Fayard, 2024) et Thomas Vonderscher, éditeur
publié le 5 novembre 2024 à 16h54

Les élections législatives anticipées de l’été 2024 se sont caractérisées par trois faits majeurs : le taux élevé de participation, la survivance du front républicain et le fractionnement de l’Assemblée nationale issue du scrutin. Une analyse des résultats sous le prisme du niveau de vie – que nous avons réalisée dans une note pour la Fondation Jean-Jaurès à paraître – permet d’éclairer de façon inédite ces différents aspects : à partir des données par bureau de vote du ministère de l’Intérieur et de données socio-économiques géolocalisées de l’Insee, nous avons pu classer les bureaux de vote en fonction du revenu des électeurs qui y sont inscrits.

D’abord, ce taux de participation élevé recouvre des disparités sociales marquantes. Ainsi, la participation atteint jusqu’à 76 % dans le 1 % de bureaux de vote au niveau de vie le plus élevé. A l’autre bout de l’échelle, dans le 1 % de bureaux de vote au niveau de vie le plus faible, seul un électeur sur deux s’est déplacé. C’est pourtant une bonne nouvelle pour la démocratie, tant leur participation aux élections législatives de 2022 étai