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TRIBUNE

Il faut protéger l’exception culturelle européenne

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La 77e édition du Festival de Cannes est une illustration de la nécessité de préserver un modèle européen de création. Selon la députée européenne Aurore Lalucq, la culture n’est pas une marchandise comme les autres, et l’Union ne peut pas devenir un sous-traitant culturel des concurrents américains.
Lors de la cérémonie de clôture de la 77e édition du Festival de Cannes, le 25 mai 2024. (Stephane Mahe/REUTERS)
par Aurore Lalucq, députée européenne, porte-parole de Raphaël Glucksmann
publié le 29 mai 2024 à 0h54

Le Festival de Cannes vient de fermer les portes de sa 77e édition. Au menu du plus grand festival et du plus gros marché du cinéma au monde : 12 films européens en lice pour la palme d’or et 115 en compétition dans l’ensemble des catégories. Le cinéma européen, cette année encore, fait preuve de son extraordinaire vitalité. Déjà, l’année dernière, Justine Triet remportait la palme d’or avec Anatomie d’une chute, avant de triompher dans le monde entier en remportant plus d’une trentaine de récompenses.

Ce résultat ne doit rien au hasard. Il est le fruit d’un modèle européen de création qui permet au secteur du cinéma de continuer à produire des films variés et de qualité. Un secteur qui fait rayonner l’Europe dans le monde, pèse plus de 130 milliards d’euros et emploie près de 8 millions de personnes en Europe. Mais ce modèle est aujourd’hui remis en cause et fragilisé par des concurrents, notamment américains, qui ne souhaitent plus simplement conquérir une part du marché européen mais bien le dominer tout entier. Une stratégie agressive à visée hégémonique.

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