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TRIBUNE

Il faut un tribunal international pour poursuivre les responsables de politiques écocidaires

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Pour éviter des décisions comme l’autorisation d’exploitation des grands fonds marins par Donald Trump, le droit doit muter pour intégrer la question écologique, estime un collectif de spécialistes dont Jacques Testart et Isabelle Stengers. La France doit lancer l’initiative à la conférence de Nice sur l’océan.
Un bateau de The Metals Company lors de sa dernière campagne de recherche en eaux profondes. (AP)
par un collectif de spécialistes de l'océan et de l'écologie
publié le 2 juin 2025 à 11h04
(mis à jour le 2 juin 2025 à 16h37)

Le 24 avril 2025, Donald Trump a signé un décret destiné à ouvrir l’exploitation à grande échelle des minerais des grands fonds marins, y compris en eaux internationales. Il crée ainsi les conditions d’une ruée vers ces minerais, hors de tout contrôle et sans limites. Si aucune mobilisation ne parvenait à y faire obstacle, les écosystèmes des grands fonds marins seraient déstabilisés, voire dévastés. L’ensemble du vivant marin en subirait des répercussions majeures. Le risque d’un emballement du changement climatique serait aggravé.

La volonté de protéger les océans émerge au plan international. Les Nations unies ont proclamé la décennie 2021-2030 Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable. Une coalition pour un moratoire ou une pause de précaution sur l’exploitation des fonds marins rassemble une trentaine de pays au sein de l’Autorité internationale des fonds marins. Les Etats-Unis n’ont pas adhéré à cette organisation forte de 170 membres, fondée en 1994.

Une mobilisation mondiale est indispensable pour la vie sur la Terre

Une première conférence des Nations unies sur l’océan s’est tenue en juin 2017, à New Yo