Une gestation pour autrui éthique est-elle possible ? «Je suis, à titre personnel, favorable à une GPA éthique.» Il aura suffi d’une petite phrase prononcée par le patron des socialistes Boris Vallaud, dans la magazine Têtu début mars, pour relancer le débat au sein du parti. «Ce qui n’est pas éthique, c’est l’absence de cadre législatif et réglementaire. Il y a des GPA qui se produisent dans des conditions de marchandisation du corps, et le meilleur rempart contre cela c’est de légiférer», affirmait le député des Landes. Une position qui ne fait pas l’unanimité.
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A la suite du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, plusieurs personnalités de gauche et de la majorité ont été interrogées sur la question de la gestation pour autrui (GPA) et se sont montrées ouvertes à une «GPA éthique». Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille, jugeait même souhaitable de «sortir du tabou de la gestation pour autrui» tout court. Nous ne le répéterons jamais assez : la lutte pour les droits des femmes suppose d’affranchir leur corps de l’assignation reproductive, qui est l’une des raisons principales de leur domination.
La GPA est d’ailleurs strictement interdite en droit français, au nom de principes dits d’ordre public