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TRIBUNE

Il y a une alternative à l’austérité budgétaire : c’est la justice fiscale, monsieur Barnier

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Imposer les plus fortunés, supprimer les privilèges fiscaux nuisibles à l’environnement, renforcer les moyens de lutte contre l’évasion et les fraudes fiscales… sont autant de pistes pour rééquilibrer un système fiscal mis à mal par les politiques néolibérales de Macron, avancent un collectif d’associations dont Attac, Oxfam et de personnalités de gauche.
En 2018, à Paris, lors du rassemblement à l'appel d'Attac devant le TGI de Paris, à l'occasion du procès mené par Apple contre Attac, suite à leur révélation des pratiques fiscales d'Apple. (Martin COLOMBET/Photo Martin Colombet. pour Li)
par Un collectif d'associations et de personnalités civiles
publié le 12 septembre 2024 à 7h55

Engager des coupes budgétaires drastiques tout en se refusant «en même temps» d’imposer les plus riches et les grandes entreprises : telle est l’orientation de la politique fiscale injuste et inefficace impulsée par Emmanuel Macron. Le président de la République a eu beau reconnaître le problème que pose la diminution des recettes fiscales, il a pourtant déclaré qu’aucune augmentation d’impôt n’était envisagée. En qualifiant l’idée d’une hausse d’impôt de «maladie française», il a confirmé qu’il n’y avait, à ses yeux, aucune alternative à l’austérité budgétaire. Loin des aspirations des Français·es qui sont favorables, selon les enquêtes d’opinion, à des hausses d’impôts à condition qu’elles ciblent les entreprises qui font le plus de profits et les plus aisés.

Ce choix a déjà eu de lourdes conséquences : les financements des services publics, de la protection sociale et de la lutte contre le dérèglement climatique sont frappés de plein fouet. Si cette politique fiscale était maintenue, il est à prévoir que les besoins sociaux et écologiques seront une fois de plus sacrifiés sur l’autel de l’austérité, aggravant davantage les inégalités. Dans une période d’affaiblissement du consentement à l’impôt, de distension du lien social, d’inquiétude face à l’avenir, l’extrême droite ne peut que tirer profit de cette politique injuste et injustifiée. Le chef de l’Etat, qui entend imposer ces vues malgré des désaveux électoraux et une situation politique complexe qu’il a lui-même