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Libération
TRIBUNE

Ils défendent Depardieu, nous, nous nous rangerons toujours du côté des victimes

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Le président de l’association de protection de l’enfance les Papillons explique pourquoi Pierre Richard, signataire d’une tribune de soutien à Gérard Depardieu, ne peut plus être l’un de ses ambassadeurs. Tribune qu’il juge indécente, car elle efface les femmes qui ont porté plainte contre l’acteur.
Gérard Depardieu lors de la 4e édition du Festival du film d'El Gouna, (Egypte) en 2020. (Ammar Abd Rabbo/AFP)
par Laurent Boyet, Président Fondateur de l’association les Papillons
publié le 26 décembre 2023 à 18h35

La bête ne veut pas mourir. On a cru pourtant qu’on avait fini par la toucher, et peut-être même l’anéantir, la chasser de nos consciences. Sale bête qui violait des enfants au nom d’une prétendue liberté sexuelle, comme si les enfants lui appartenaient, comme s’ils n’étaient que des jouets dans ses grosses mains souillées. Sale bête qui méprisait, dénigrait, violait des femmes comme si elles n’étaient que des objets, pouvant tout entendre, tout supporter, tout accepter.

Il faut dire que la bête se croyait intouchable. Bien à l’abri derrière l’emprise qu’elle exerçait sur ses victimes. Cette satanée honte qui nous colle à la peau et qui nous empêche de dire, de nous entendre dire tout le mal qu’ils nous font. Et quand enfin, à bout de forces et de résilience, l’une d’entre elles trouve enfin le courage de ne plus avoir peur et de faire face, alors la bête, tellement certaine qu’elle sera toujours défendue, court chercher refuge auprès de ceux qui la nourrissent et qu’elle nourrit en retour. Aucune mise en examen, aucun reportage accablant ne peut l’atteindre. La bête trouve toujours quelqu’un pour la défendre. Même devant l’indéfendable.

«N’effacez pas Gérard Depardieu» nous écrivent les signataires d’une tribune indécente. Indécente justement parce que eux, ils n’hésitent p