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TRIBUNE

Immigration : face aux drames de la Manche, marchons pour la justice et la dignité

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En réaction aux annonces récentes du ministre Bruno Retailleau et de la maire de Calais, Natacha Bouchart, qui veut rétablir le délit de séjour irrégulier, des associations, des syndicats et des élus appellent à une mobilisation le 11 janvier 2025, à Calais.
Des policiers français se tiennent à côté d'un bateau de migrants en feu sur la plage du Portel après une tentative de traversée ratée au Portel, dans le nord de la France, le 21 septembre 2024. (Sameer Al-Doumy /AFP)
par Utopia 56, association d'aide aux étrangers en situation irrégulière et réfugiés, le Réseau insoumis antifasciste, l'Auberge des migrants et des citoyens et citoyennes engagées à la frontière franco-britannique
publié le 9 janvier 2025 à 7h45

A la frontière franco-britannique, l’année 2024 s’est clôturée par un terrible bilan, 89 personnes – hommes, femmes et enfants – sont décédées pour la grande majorité suite à des tentatives de traversées de la Manche dans des embarcations de fortunes, d’autres, à cause des conditions de vie qui y sont maintenues.

En solidarité avec les personnes bloquées à la frontière et pour dénoncer les politiques qui y sont menées, nous appelons à une grande marche le 11 janvier prochain à Calais.

Depuis plus de trente ans, les accords se multiplient entre la France et le Royaume-Uni, chacun ayant pour vocation d’augmenter la militarisation du littoral nord afin d’empêcher les personnes en exil de rejoindre le Royaume-Uni. En 2003, le déplacement de la frontière franco-britannique sur le sol français a fait de la France le «bras policier» de la Grande-Bretagne.

A cette volonté d’étanchéification de la frontière s’ajoute une politique d’hostilité, conjointement menée par les municipalités et le ministère de l’Intérieur. Elle maintient des centaines, voire des milliers de personnes, dans des conditions de précarité extrême : poussées à vivre dehors par manque d’accès à l’hébergement, harcelées au moyen d’expulsions de terrain régulières et un accès aux services essentiels et droits fondamentaux (eau, nourriture, asile) sous dimensionné, voire inexistant.

Une amplification des prises de risques

La militarisation accrue du littoral amplifie les prises de risque lors des tentatives de traversée, augmentant la précipitation lors des dép