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TRIBUNE

Inéligibilité : non, le Conseil constitutionnel ne se prononcera pas sur la situation de Marine Le Pen

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La question prioritaire de constitutionnalité relative à l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité n’aura que très peu, voire aucune incidence sur la situation de la cheffe de file du RN, prévient le professeur de droit public Mathieu Carpentier.
La présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen, à l’Assemblée nationale, le 3 mars. (Stephane de Sakutin/AFP)
par Mathieu Carpentier, professeur de droit public
publié le 16 mars 2025 à 15h06
(mis à jour le 16 mars 2025 à 16h18)

Le Conseil constitutionnel a été saisi le 3 janvier par le Conseil d’Etat d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Elle porte sur l’obligation faite au préfet par le code électoral de déclarer démissionnaire d’office le conseiller municipal condamné à une peine d’inéligibilité assortie de l’exécution provisoire. Cette obligation est-elle conforme aux droits et libertés garantis par la Constitution ?

Les commentateurs ont immédiatement fait un rapprochement avec la situation de Marine Le Pen, à l’encontre de laquelle le ministère public a notamment requis, dans le procès des assistants parlementaires européens, une peine de cinq ans d’inéligibilité, assortie d’une exécution provisoire.

Une règle rigoureuse

A supposer que le Conseil constitutionnel censure – ou, plus probablement, neutralise par une réserve d’interprétation – les dispositions contestées devant lui à l’occasion de la disposition précitée, sa décision aurait-elle un impact sur la situation de Mme Le Pen, et notamment sur sa capacité à se présenter à la prochaine élection présidentielle ? La réponse est en très