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TRIBUNE

Inflation sous la barre des 2 % : une victoire toute relative

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Pour l’économiste Jonathan Marie, le retour d’une inflation sous les 2 % dans la zone euro se fait au prix de la stagnation, sinon de la récession, et au détriment d’une véritable transition écologique et sociale.
La baisse de l'inflation est plus rapide qu'anticipé il y a quelques semaines. (Riccardo Milani/Hans Lucas. AFP)
par Jonathan Marie, Economiste, Université Sorbonne-Nouvelle, membre des Economistes atterrés
publié le 5 octobre 2024 à 16h43

Eurostat publie chaque début de mois son estimation du taux d’inflation, mesuré par l’indice des prix à la consommation harmonisés pour la zone euro. Cette inflation annuelle est le taux de variation des prix des biens de consommation et des services entre le mois de référence et le même mois de l’année précédente. Le chiffre annoncé mardi 1er octobre est relatif au mois de septembre 2024 : l’inflation mesurée ce mois-ci pour l’année écoulée est de 1,8 % dans la zone euro, de 1,5 % en France. Cela confirme que la désinflation (la baisse de l’inflation) est rapide, plus rapide qu’anticipé il y a quelques semaines. En août, l’inflation était estimée à 2,2 % pour la zone euro, comme pour la France. En septembre 2023, c’était 4,3 % pour la zone euro et 5,7 % pour la France.

La désinflation est largement provoquée par la nette réduction des prix de l’énergie (-6 % pour la zone euro en septembre) pendant que la progression des prix des services reste soutenue (4 %, comparé à 4,1 % en août), ce qui est moins le cas pour l’alimentation, l’alcool et le tabac (2,4 %, comparé à 2,3 % en août). Les prix des biens industriels hors énergie (0,4 %) sont eux, comme en août, stables.

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