La découverte le 24 août de l’inhumation au grand cimetière d’Orléans, précédée d’une messe en l’église Saint-Paterne, prévue le 28 août, du génocidaire rwandais Protais Zigiranyirazo, a jeté la consternation parmi tous les spécialistes du sujet, jusqu’à la décision, mardi 26 août, du maire de la ville, de retirer le permis d’inhumer le défunt mort au Niger, seul pays a avoir consenti à l’accueillir. Serge Grouard, maire de la ville, reconnaît que l’autorisation «avait été délivrée en méconnaissance du passé du défunt». L’évêque d’Orléans annonçait mardi également son refus de la célébration religieuse, finalement maintenue, apprend-on. Mais il s’en est fallu de peu que la double cérémonie ne se réalise. Et alors la consternation aurait été générale, pour tous les Orléanais, pour tous les Français. Nous allions assister à une célébration du régime génocidaire autour de la figure d’un des principaux dirigeants du Hutu Power responsable du génocide des Tutsis : plus d’un million de morts en cent jours entre avril et juillet 1994 au Rwanda.
Protais Zigiranyirazo était, comme sa sœur cadette Agathe Kanziga, veuve de l’ancien président Habyarimana, les cerveaux du réseau Zéro d’où probablement son surnom de «Monsieur Z». Le réseau Zéro s’était organisé comme un état-major secret préparant l’extermination des Tutsis, gangrenant l’Etat rwandais au vu et su des autorités françaises soutenant le régime, aboutissant à l’élimination du chef de l’Etat le 6 avril 1994 dans l’attent