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TRIBUNE

Interdiction des robots tueurs : la France ne peut plus se cacher

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Guerre au Proche-Orientdossier
Présent à Vienne les 29 et 30 avril à la conférence sur l’interdiction des systèmes d’armes autonomes, le député LFI des Hauts-de-Seine alerte sur l’impératif de soutenir la proposition du secrétaire général des Nations unies d’ouvrir des négociations spécifiques sur le sujet à New York.
A la conférence sur les systèmes d'armes autonomes qui s'est tenue au palais de la Hofburg, à Vienne (Autriche), fin avril 2024. (Joe Klamar /AFP)
par Aurélien Saintoul, député LFI des Hauts-de-Seine
publié le 3 mai 2024 à 7h32

Quelque chose bouge. Le monde feutré de l’arms control, c’est-à-dire les spécialistes en tout genre de la régulation internationale de la production et de l’utilisation des armes, a connu en début de semaine un petit événement à Vienne (Autriche). A l’invitation du gouvernement autrichien, lui-même surpris par le succès de son initiative, pas moins de 140 pays et plus de 900 personnes –diplomates, élus, universitaires, ingénieurs, activistes et ONG– se sont retrouvées les 29 et 30 avril pour deux jours de travaux en faveur de l’interdiction des systèmes d’armes autonomes, communément qualifiés de «robots tueurs». Les vétérans du sujet estiment que c’est environ trois fois plus de participants que d’ordinaire.

Une telle affluence dit beaucoup. Alors que la guerre en Ukraine et les massacres à Gaza donnent un aperçu de la place prise par l’intelligence artificielle dans la guerre contemporaine et des désastres qu’elle nous promet si son développement n’est pas encadré, la communauté internationale a montré sa préoccupation et sa disponibilité pour agir. A Vienne, beaucoup ont parlé d’un «moment Oppenheimer» en référence au «créateur» de la bombe atomique, de crainte qu’avec les armes autonomes l’humanité n’ouvre