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TRIBUNE

Interdire les réseaux sociaux aux jeunes, une mesure cohérente avec les études soulignant leurs dangers

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Alors que TikTok compte bloquer ses «filtres beauté» aux mineurs, l’Australie vient de rendre illégal l’usage des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Une décision nécessaire pour répondre aux risques avérés de dépression, d’anxiété ou de troubles de l’attention, explique le chercheur en neurosciences Michel Desmurget.
Pour le président de l’association des médecins américains, les réseaux sociaux «introduisent des risques importants et des préjudices pour la santé mentale d’une manière que nous commençons seulement à comprendre pleinement». (FOTOGRAFIA INC./Getty Images)
par Michel Desmurget, directeur de recherches en neurosciences à l’Inserm
publié le 1er décembre 2024 à 16h32

Le 28 novembre, l’Australie a rendu illégal l’usage des réseaux sociaux par les mineurs de moins 16 ans. Même si le cadre de cette décision reste à préciser, il semble acquis que les principales plateformes seront concernées dont Facebook, Instagram, X, Snapchat et TikTok. Les applications de messagerie comme WhatsApp devraient être épargnées. C’est à ce jour la loi la plus restrictive jamais promulguée par un pays occidental.

En France, l’inscription aux réseaux sociaux est soumise à accord parental en dessous de 15 ans. Récemment, le président Macron s’est prononcé pour une interdiction totale avant cet âge, en accord avec les préconisations d’une commission écrans réunie début 2024. Celle-ci avait proposé que les possibilités d’inscription soient, à partir de 15 ans, limitées aux seuls opérateurs «éthiques», sans offrir malheureusement de liste précise, mais en laissant deviner à partir des critères évoqués que les plateformes ciblées par le gouvernement australien n’entraient pas dans cette catégorie vertueuse.

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