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TRIBUNE

Introduire le consentement dans la définition pénale du viol n’est pas une «solution miracle»

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Violences sexuellesdossier
La loi française qui définit le viol suffit à couvrir l’ensemble des situations vécues par les victimes et y rajouter la notion du consentement risque de détourner le regard et l’action du pouvoir politique de solutions plus efficaces, pointe un collectif d’organisations féministes.
Devant le palais de justice de Lyon, lors d'un rassemblement en soutien à toutes les victimes de violences de genre et sexuelles, le 19 octobre 2024. (Elsa Biyick /Hans Lucas. AFP)
par Un collectif d'organisations féministes
publié le 23 novembre 2024 à 17h22

La demande de justice croissante des victimes de viol se heurte à nos institutions judiciaires. Et pour cause : on compte 94 % de classements sans suite et environ 1 % des viols sont sanctionnés. L’impunité des violeurs est quasiment totale.

Face à l’urgence de la situation, une «solution miracle» est proposée : introduire le «consentement» dans la définition juridique du viol. En effet, la loi actuelle qui définit le viol comme «tout acte de pénétration sexuelle […] commis par violence, contrainte, menace ou surprise» ne suffirait pas à couvrir l’ensemble des situations vécues par les victimes de violences sexuelles. Cette affirmation ne correspond pas à la réalité de la jurisprudence française et détourne le regard et l’action politique de solutions plus efficaces. Elle comporte par ailleurs de nombreux dangers.

Mener systématiquement de minutieuses enquêtes

De nombreux arrêts de la chambre criminelle de la Cour de cassation le démontrent. Un homme menace d’abandonner une femme en pleine campagne par un froid extrême (arrêt du 11 février 1992) ? La victime est inconsciente, endormie, en état d’alcoolémie (