Faut-il introduire dans le recensement de la population une question sur le pays de naissance des parents ? Voilà des décennies que la CGT et la Ligue des droits de l’homme (LDH) s’opposent à ce projet. En témoigne encore la tribune commune publiée le 26 mars dans Libération. Une position très dommageable, à mon sens. En 2003 déjà, il y a plus de vingt ans, la Cnil autorisait l’Insee à recueillir les pays de naissance des parents dans l’enquête «Emploi», malgré le veto de la CGT et de la LDH.
Les mêmes avaient vainement dénoncé l’introduction de ces questions dans l’enquête «Trajectoires et Origines», réalisée conjointement par l’Insee et par l’Ined en 2008-2009 (et reproduite en 2019-2020). Si leur point de vue l’avait emporté, nous serions privés d’un instrument de connaissance très précieux sur le sort des immigrés et de leurs enfants.
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Nous avons désormais assez de recul pour constater que l’innovation de 2003, contrairement aux craintes de l’époque, n’a pas fait reculer d’un millimètre nos libertés. Loin de stigmatiser les minorités concernées, elle a nourri un grand nombre d’analyses sur leurs conditions de vie et sur les discriminations qu’elles subissent, qu’il s’agisse des études, du logement, de la vie de famille ou de l’emploi. Ma