Israël, c’est James Bond. Un danger mortel menace la planète, l’ennemi est sur le point d’acquérir l’arme d’extermination finale, la situation est désespérée - mais sans coup férir l’agent 007 intervient, attaque simultanément toutes les installations nucléaires, assassine les scientifiques responsables du programme, détruit les défenses aériennes, s’assure de la maîtrise du ciel, bombarde bases militaires, aéroports, infrastructures et raffineries. Seul conscient de l’exceptionnelle gravité du danger, Bond a été obligé d’agir en solo, sans la permission ni l’accord de sa hiérarchie. Mais électrisés par son audace et l’invraisemblable succès de son initiative, ses patrons se joignent à lui et finissent le travail en utilisant les armes terrifiantes qu’ils sont les seuls à détenir. La victoire est totale, le monde reconnaissant pousse un grand soupir de soulagement et applaudit.
En général, le film s’arrête là. Nous quittons la salle encore une fois ravis du triomphe du Bien sur le Mal - comme dans Mission impossible, comme dans 24 heures, comme dans les westerns, les films d’aventures et les séries qui ont structuré nos imaginaires depuis l’enfance, nous poussant subrepticement à nous identifier au héros et avaler sans rechigner le système de représentation qu’il traîne derrière lui. Nous avons gagné, le monde est sauvé, mais nous ne nous demandons rarement ce qui se passe le jour d’après cette victoire.
Or ce jour-d’après-là est le problème.
Personne de se