Les médias et les analystes ont pour habitude de désigner le gouvernement israélien et sa coalition comme étant à l’extrême droite. Mais qu’appelle-t-on «extrême droite israélienne» ? Il est, certes, facile de reconnaître l’illibéralisme ou le «populisme» du régime israélien, comme en témoignent les crises judiciaires et institutionnelles depuis 2022, le désarroi de l’opposition et d’une partie des Israéliens devant les atrocités commises à Gaza et l’impasse de la guerre actuelle à Gaza et au Sud Liban.
A cela s’ajoutent l’effondrement éducatif et économique du pays, ainsi que le ressentiment à l’égard des ennemis intérieurs et extérieurs. Pourtant, ce n’est pas tant «l’extrême droite» qui menace la démocratie d’Israël que le messianisme juif religieux. Son eschatologie, qui ne saurait être comparée à celle du Hamas, englobe les «sionistes religieux» (anciennement religieux sionistes) de plusieurs tendances, mais qui partagent une aspiration commune : incarner l’idéal spirituel et réunir les Juifs au sein d’un territoire national, voire extra-national. Leur influence ne cesse de croître et met en danger la survie d’Israël en tant que régime