Pour quelqu’un qui est né un an après l’Etat d’Israël et qui a vécu à Jérusalem la plus grande partie de sa vie, les horreurs dont ont été victimes les civils israéliens et la destruction de quartiers entiers où vivent des Gazaouis me font me sentir étranger à moi-même.
J’ai grandi en pensant que, nous, les Palestiniens, avions perdu l’essentiel de notre pays au profit des colons juifs en 1947-1948 sous l’effet d’une conspiration et d’une trahison, plutôt que sous celui de la force ou de la mise en œuvre d’une stratégie.
Aussi ai-je été dévasté, en 1967, quand j’ai découvert que ce que je croyais être un Israël faible soutenu à bout de bras par des puissances étrangères était en fait capable de vaincre trois grands pays arabes coalisés en six jours.
Ce choc s’est transformé en l’envie de comprendre quel était le secret de la puissance israélienne. J’ai pris sur moi d’enquêter au sein même de l’ennemi pour appréhender quel était ce secret. La première chose qui m’a frappé a été leur mode de vie frugal y compris parmi leurs dirigeants. L’autre découverte a été le soin que le gouvernement prenait de son peuple – y compris la santé, le logement, l’assurance sociale, et ce dès l’origine – en même temps que la fierté en tant que juifs de prendre ainsi soin les uns des autres.
Bâtir ensemble un futur commun
J’ai pris du temps dans un kibboutz pour écouter les jeunes