L’arrestation de Boualem Sansal en novembre dernier a suscité d’innombrables commentaires. Des réactions légitimes d’indignation, de révolte, de colère, de tristesse, d’inquiétude, d’incompréhension, mais aussi des réactions embarrassées ou sinueuses à gauche, des tentatives de récupération éhontées à droite et à l’extrême droite. L’ancien eurodéputé Karim Zéribi, fidèle zélateur du président Tebboune, est allé jusqu’à réclamer pour Sansal le bannissement à vie ou la déchéance de nationalité. Sur les réseaux, beaucoup se réjouissent ouvertement de son emprisonnement, comme s’il l’avait tout simplement bien mérité.
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J’ai la chance d’avoir accompagné Boualem Sansal de livre en livre chez Gallimard depuis la lecture éblouie de son premier roman, le Serment des barbares dont j’ai reçu le manuscrit en 1999. Ce fut dès lors un dialogue ininterrompu, jusqu’au 16 novembre 2024. J’ai appris à aimer cet homme, ce réfractaire doux, cet anar céleste dont l’intelligence crépite comme un feu.
Rien ne peut justifier le silence imposé à un écrivain pour le seul motif de ses opinions. Rien ne peut justifier