Le lancement de notre campagne législative s’est fait à l’occasion d’une émission de télévision située pourtant entre les deux tours de l’élection présidentielle. Il s’agissait d’utiliser un contexte pour repartir à la conquête démocratique du pouvoir malgré notre élimination du second tour. Nous partions de l’observation de l’état d’esprit du grand nombre à la suite des résultats du premier tour de cette élection. Six mois auparavant, nous étions donnés inexistants et la gauche en voie d’extinction. Là, stupeur des commentateurs : notre candidature échouait de très peu à passer la barre d’entrée au second tour. Et on découvrait que l’ensemble de nos votes ajoutés à ceux des partis de la gauche traditionnelle constituaient un bloc électoral à peu près équivalent à celui de la majorité de la droite et des libéraux d’un côté, et de l’autre à celui de l’extrême droite.
Un tel tableau montrait que le second tour de la présidentielle se déroulerait entièrement comme une élection par défaut. Il produirait une présidence sans mandat. C’est-à-dire qu’il ne purgerait aucune des tensions du pays et n’installerait au