Ces dernières années en France, garantir la sécurité est devenu synonyme de recours à des technologies de surveillance. Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 (JOP 2024), qui doivent se tenir à Paris cet été, ont fourni au gouvernement l’occasion idéale de renforcer l’arsenal sécuritaire en l’assortissant de nouvelles technologies, comme la vidéosurveillance algorithmique (VSA). L’autorisation de la reconnaissance faciale pourrait être l’étape suivante. Nous nous y opposons.
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La VSA est une technologie intrusive qui analyse des milliers d’heures de vidéos par le biais d’un algorithme afin de catégoriser des comportements suivant ce que les autorités auront qualifié de «suspect». Une telle technologie à des fins de catégorisation de comportements est intrusive et porte atteinte aux droits humains.
Pour assurer la sécurité des sites des JOP 2024, le gouvernement a préféré miser sur l’instauration de la VSA plutôt que d’investir dans des moyens humains. Et pourtant, aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéosurveillance et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, et aucun lien probant n’a été établi concernant les taux d’élucidation. En revanche, la VSA représente un marché très coûteux, et les crédits publics consacrés à la vidéosurveillance devraient tripler entre 2023 et 2027.
La France s’éloigne de plus en plus des idéaux de respect des droits humains pour épouser la culture de la surveillance de masse d’autres pays