L’affaire est connue et mérite d’être rappelée. Nous sommes en 1573, et Véronèse (1528-1588) vient d’achever la commande d’un tableau pour remplacer l’Ultima Cena du Titien (1488 env.-1576) détruite dans l’incendie de 1571, pour le réfectoire du couvent de San Zuanepolo de Venise. L’œuvre immense présentée par le peintre vénitien, appelée Cena in casa di Simone, fait scandale et lui vaut un procès devant le tribunal de l’Inquisition du Saint-Office, qui l’accuse de s’être écarté de l’esprit du dernier repas du Christ. Selon les membres de cette institution religieuse, ni le faste de l’architecture, ni la profusion des figures et ni l’opulence du festin ne conviennent aux heures qui précèdent la Passion du Christ. L’Inquisition lui reproche entre autres les «bouffons, les Allemands ivres et les nains». Sommé de modifier la composition de son tableau, Véronèse s’y refuse mais consent d’en changer le titre : ce sera désormais Repas de Levi. En quittant ainsi la maison de Simon pour celle de Levi, le repas change de nature et le tableau de thème. Véronèse est libre.
La longue table rectangulaire derrière laquelle se pressent des personnages…
Les choix scénographiques de Thomas Jolly pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ont suscité une polémique sur la lecture iconographique – est-ce une Cène ou un Festin