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TRIBUNE

JO de Paris 2024 : du «break dancing» à l’exclusion sociale

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JO Paris 2024dossier
L’introduction aux Jeux olympiques de l’expression dansée et musicale issue des jeunes des quartiers défavorisés trouve des sources dans la Grèce antique, relate l’historien helléniste Claude Calame. Mais cela s’accompagne paradoxalement d’une mise à l’écart de populations précaires dans la capitale.
En 2020, à Paris, lors des entraînements des meilleurs breakdancers français à l'Insep, en vue des Jeux olympiques 2024. (Camille MCOUAT/Camille McOuat pour Libération)
par Claude Calame, directeur d’études, EHESS, Paris
publié le 29 juillet 2024 à 15h33

La panoplie des disciplines représentées et disputées aux Jeux olympiques de Paris s’est enrichie de quatre sports dits additionnels ; au surf, à l’escalade, au skateboard s’est ajouté le breaking.

D’origine peut-être africaine, développé dans le quartier new-yorkais du Bronx dans les années 70, le break dancing correspond à une danse acrobatique individuelle. Réalisée selon des figures complexes requérant une souplesse, une agilité et une force hors du commun, elle est rythmée par la musique qu’anime un disc-jockey ; avec le rap, le graffiti et DJing, le break dancing est au fondement d’une culture hip-hop largement protestataire.

Entre dénonciations des pouvoirs qui les dominent et affirmations multiples de soi, ses actrices et acteurs portent les revendications émancipatrices et sociales des jeunes marginalisés dans des banlieues délaissées – et cela en dépit de la large récupération commerciale et la vaste exploitation médiatique et économique dont en particulier le rap a été l’objet depuis plus de trente ans par les «majors» du disque, puis par les grandes chaînes de radio et de télévision. Quant au breaking le