Le marché du prêt-à-porter et de la chaussure n’a pas encore repris les couleurs d’avant-Covid. Mais les canaux de la distribution et des formats de vente n’en souffrent pas tous de la même façon. On a pu parler d’hécatombe parmi les boutiques spécialisées du secteur. Pour les seuls trois premiers mois de 2023, Kookaï, André, Gap France, Go Sport ou très récemment l’enseigne marseillaise Kaporal ont été placés en redressement judiciaire. Un plan social est attendu pour Pimkie. Burton ferme un quart de ses points de vente. L’enseigne San Marina a complètement cessé les activités de ses 163 magasins… Ces difficultés ont été précédées de celles de bien d’autres enseignes : Camaïeu a fermé 511 boutiques en octobre 2022. En 2017, ce sont 135 magasins de la Halle aux chaussures qui ont disparu, et MIM a été liquidé la même année. Naf Naf, Jules, Celio ont également accumulé les déboires.
Beaucoup de ces marques ont été fondées dans les années 70 ou 80 et ont connu leur heure de gloire dans les années 90 et 2000, leurs fondateurs ayant souvent flairé l’essor du prêt-à-porter. Maintenant que la dynamique s’essouffle, le saupoudrage des pertes d’emplois au gré de petits établissements distribués dans les villes pourrait apparaître plus indolore que la désindustrialisation. Pourtant, l’accumulation de fermetures de ces enseignes dans certains centres-villes, centres commerciaux ou rues rend visible localement la crise et constitue un changement fondamental du paysage commercial.
La vacance commerciale progresse partout
La désh