Dans son discours d’ouverture du XIXe sommet de la francophonie, le président de la République a fait l’éloge du français et de sa dimension internationale : «Sur cette langue jamais le soleil ne se couche.» Au demeurant, aucun parti n’est en reste sur cette question. De Marine Le Pen proposant une «Union francophone» en passant par Jean-Luc Mélenchon appelant à «une francophonie des peuples», toutes les familles politiques donnent à chaque présidentielle dans l’incantation francophone. Tout le monde dit I love you à la francophonie avec une sincérité inversement proportionnelle à la réflexion de fond que mériterait ce sujet majeur. Mais qui, en France, pense vraiment la langue comme un enjeu de politique publique nationale ?
Nous ne boudons pas notre plaisir devant ce consensus total sur l’intérêt de donner toujours plus corps à cette communauté d’Etats francophones. La France est d’ailleurs le premier bailleur de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF), et accueille les vendredi 4 et samedi 5 octobre le sommet à la Cité internationale de Villers-Cotterêts. Et le parti pris du centre d’interprétation récemment inauguré dans ce lieu symbolique de notre histoire linguistique est conforme à l’esprit du discours prononcé par le président de la République en 2018 pour la journée internatio