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TRIBUNE

«La Cène» olympique ? Une scène à assumer joyeusement

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Que s’est-il passé avec le tableau «Festivités» de la cérémonie d’ouverture ? s’interroge la professeure d’histoire de l’art Nadeije Laneyrie. Tout le monde semble avoir vu «la Cène» christique, sauf le metteur en scène Thomas Jolly. La mairie de Paris a préféré retirer la séquence de ses rediffusions.
Philippe Katerine grimé en Bacchus-Dionysos lors de la cérémonie d'ouverture des JO Paris 2024, le 26 juillet 2024. (FTV)
par Nadeije Laneyrie, Professeur en histoire de l'art a l'Ecole normale supérieure (ENS)
publié le 2 août 2024 à 17h42

Parlons clair. Metteur en scène de la cérémonie inaugurale des Jeux olympiques, Thomas Jolly nie que le tableau Festivités représentant des personnes à l’identité de genre fluide et attablées autour de la DJ lesbienne Barbara Butch, ait été inspiré par le Dernier Repas du Christ – ce que l’Eglise appelle la Cène. De fait, les apparitions à l’écran, après cette image, de drag-queens déambulant pour un défilé de mode puis d’un dieu nu à la peau bleutée, paré de fruits et de légumes (le chanteur Philippe Katerine grimé en Bacchus-Dionysos), ont fait basculer la scène vers une iconographie burlesque inspirée de la mythologie. Avec ses cheveux bouclés et son ventre avantageux, la divinité du vin et de la sensualité s’est introduite dans la maison de Simon où aur