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TRIBUNE

La communauté gay est morte, vive la communauté gay ! par Erik Rémès

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Si la fraternité homosexuelle semble démantibulée par le chemsex et les applications aux corps sans visage, les désirs survivent. L’étincelle n’est pas à chercher dans les réseaux ni dans les slogans, mais dans l’intranquillité des corps, dans la peau qui frissonne au contact d’une autre, clame l’écrivain Erik Rémès.
Le comprimé de PrEP, traitement préventif pré-exposition de l'infection par le VIH, est disponible en France depuis 2016. (Adrien Selbert /VU)
par Erik Rémès, écrivain, ancien journaliste à «Libération», auteur du blog «Gay tapant»
publié le 16 février 2025 à 10h10

La communauté gay est morte. Sacrifiée sur l’autel de Grindr, démantibulée façon Frankenstein par le chemsex (sexe sous drogue) et les réseaux (a)sociaux. Jadis bastion de lutte, de résistance, d’amour et d’humour, elle est devenue une mosaïque de solitudes (dé)connectées, de profils sans visages, de corps sans âmes, de muqueuses sans cœur. Le Marais parisien ? Gentrifié. Les bars ? En déshérence ou fermés. Les militants ? Fatigués (ou morts).

Le militantisme a cédé la place à des stories instagram et à des hashtags éphémères. «Pride» ? Un prétexte pour vendre des bières colorées sous des arcs-en-ciel sponsorisés, des slogans creux imprimés sur des tee-shirts vendus la peau du cul. Les souvenirs des année