Dimanche 4 septembre 2022, le projet de nouvelle Constitution chilienne, qui promettait un «état de droit social, démocratique, plurinational, interculturel, régional et écologique» a été largement rejeté à plus de 60 % dans le cadre d’un référendum obligatoire, qui a conduit plus de 13 millions de Chiliens aux urnes. Le processus démocratique enclenché en 2020, avec la volonté de changer de Constitution et l’élection d’une assemblée constituante se sera donc soldé par un échec, malgré l’énergie mise par les constituants élus pour s’accorder sur un texte moderne et innovant, qui aurait représenté une rupture avec les fantômes de la dictature.
Les causes de ce rejet sont multiples, à la fois structurelles (base électorale de droite conservatrice, poids des intérêts du secteur minier, agricole et de la construction, relais médiatiques) et conjoncturelles (campagne électorale très polarisée, inflation, montée en puissance de l’expression des régions). Mais ce rejet ne saurait représenter la fin du processus constituant : d’abord parce qu’un