A trop fréquenter l’espace médiatique, on pourrait penser qu’en région parisienne, l’heure est avant tout au développement des mobilités douces (marche à pied, vélos ou trottinettes), et que le slogan porté par Anne Hidalgo pour sa réélection – la Ville du quart d’heure – est en passe de se réaliser. La crise actuelle des transports collectifs (métro, RER ou trains de banlieue particulièrement) vient utilement remettre les pendules à l’heure.
Elle souligne en premier lieu combien tout est affaire de point de vue, géographique et social. Il est légitime de promouvoir «la ville du quart d’heure» – c’est-à-dire la capacité à organiser sa vie à moins d’un quart d’heure de son domicile – lorsqu’on est élu de Paris : près de trois actifs parisiens sur quatre ont leur emploi à Paris intra-muros. Cela l’est beaucoup moins en Seine-Saint-Denis où à peine un tiers des actifs résidant dans ce département y travaille. Les habitants de la Seine-Saint-Denis, soutiers de la métropole, sont donc en première ligne face à cette crise des transports.
Il ne faut pas pour autant s’arrêter à cette vision reflétant le paysage bien connu de la ségrégation socio-spatiale en Ile-de-France. L’impact social de ces dysfonctionnements est plus complexe. Parce que les transports lourds (métro, RER) dess