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TRIBUNE

La décision transphobe de la Cour suprême britannique réduit les femmes à leur ventre

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Mercredi 16 avril, la juridiction la plus élevée du Royaume-Uni a exclu les personnes transgenres en faisant reposer la définition de «femme» sur le sexe biologique. Une position qui ne défend les femmes «qu’en tant que mères ou épouses, et jamais en tant qu’êtres humains», analyse Maud Royer, autrice de l’essai «le Lobby transphobe».
L'association For Women Scotland célèbre la décision de la Cour suprême britannique, mercredi 16 avril à Londres. (Kin Cheung/AP)
par Maud Royer, co-fondatrice de l'association Toutes des femmes
publié le 17 avril 2025 à 12h28

Ce mercredi, la Cour Suprême britannique a rendu sa décision : dans l’Equality Act de 2010, loi anti-discrimination, le terme «femme» n’inclut pas les femmes transgenres, et se limite aux personnes ayant été assignées au sexe féminin à leur naissance. De quoi cette défense des «femmes biologiques», comme les appelle la cour, est-elle le nom ?

L’association For Women Scotland, requérante dans cette affaire, avait été créée en 2018 spécialement pour s’opposer à la reconnaissance légale du genre des personnes trans. Le groupe se présente pourtant lui-même comme féministe, et cette décision comme une victoire pour les droits des femmes. Depuis plusieurs années, c’est en effet à travers le répertoire argumentaire de la défense des femmes que le discours transphobe s’est installé outre-Manche. C’est une particularité britannique, et tout particulièrement anglaise.

Décision anti-féministe

Les conservateurs américains se sont montrés plus frontaux : depuis 2018, eux aussi ont attaqué les droits des personnes trans. Durant le mandat de Joe Biden, dans les Etats républicains, ils ont remis en cause le droit à disposer de son corps, à travers l’accès aux parcours de transition médicale comme à travers l’accès à l’IVG, dans des dizaines de textes de loi.