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TRIBUNE

La disparition des jardins familiaux : un non-sens social et écologique

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Parce qu’ils représentent une ressource vivrière de qualité et un frein à la bétonisation, il faut sanctuariser ces lieux de résistance et de sociabilité. Ils combinent modes de vie populaires et exigence écologique, estime le militant Abdel Yassine, fondateur du collectif Sauvons les jardins familiaux de Fleury-Mérogis.
En 2020, l'un des jardins partagés sur une soixantaine de parcelles étalées sur environ trois hectares, à Fleury-Mérogis (Essonne). (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
par Abdel Yassine, Fondateur du collectif Sauvons les jardins familiaux de Fleury-Mérogis
publié le 7 décembre 2023 à 7h31

Dans de nombreux quartiers populaires en France, nos jardins familiaux, souvent les derniers espaces verts préservés dans des univers urbains bétonisés, sont en péril.

A Fleury-Mérogis (Essonne), après trois ans de lutte, le tribunal administratif a ordonné l’expulsion des jardiniers, aussitôt exécutée par le département de l’Essonne et la ville par un saccage des jardins à grand renfort de pelleteuses. Ces jardins familiaux dont le seul tort est d’être considéré par les pouvoirs publics comme réserves foncières sont pourtant des espaces verts hérités de génération en génération.

A Aubervilliers, à Grenoble, à Dijon, à Marseille et à Besançon, ces espaces écologiques singuliers ont été la cible ces dernières années de processus similaires.

Les jardins familiaux, nés à la fin du XIXe siècle, sont bien plus que des espaces cultivés ; ils portent en eux une histoire avant-gardiste et altruiste. Ils étaient une réponse à un besoin vital, offrant aux habitants dépourvus d’espaces extérieurs la possibilité de cultiver leurs propres fruits et légumes à bas coût.

La disparition de ces jardins, en ce début de XXIe siècle, est un non-sens social et écologique.

Nous le savons, les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique demeurent trop onéreux pour les familles modestes. Les jardins représentent une ressource vivrière non négligea