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Libération
TRIBUNE

La faiblesse des dictateurs

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Le détournement d’un avion par le président Loukachenko n’est pas seulement l’acte d’un dictateur. C’est aussi celui d’un imbécile, estime l’eurodéputé Bernard Guetta.
Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, à Pékin, en mai 2017. (Lintao Zhang/Reuters)
publié le 24 mai 2021 à 16h58

C’est de la piraterie. Lorsque, dans le seul but de jeter en prison un journaliste qui se trouvait à bord, le président bélarusse organise le détournement d’un vol international traversant son espace aérien, on fait face à une pure et simple piraterie d’Etat.

M. Loukachenko s’est assis, dimanche, sur toute légalité internationale. La première leçon à tirer de ce crime est qu’il n’est pas seulement un dictateur. Sans foi ni loi, il est également un imbécile, car les manifestations de masse avaient cessé à Minsk. L’opposition cherchait les moyens de rebondir sans les avoir encore trouvés. Les Occidentaux, disons-le, finissaient par se résigner au sort du Belarus. A défaut de regagner une popularité, ce dictateur était en train de briser la contestation suscitée par sa réélection truquée de l’été dernier. Et que fait-il ?

Il amène les Etats-Unis et l’Union européenne à se remobiliser contre lui, place en porte-à-faux Vladimir Poutine, son seul soutien, et réveille une crise qu’il croyait avoir circonscrite. Avec un effarant aveuglement et d’une seule balle, M. Loukachenko s’est tiré quatre fois dans le pied, car