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TRIBUNE

La flamme olympique, à l’origine un outil de propagande du régime nazi

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Son cérémonial, son parcours ont été créés pour les Jeux de 1936 quand l’olympisme servait la propagande du régime nazi, rappelle le journaliste Aymeric Mantoux.
La flamme olympique au Péloponnèse et à Berlin en 1936. (Photo12. AFP)
par Aymeric Mantoux, journaliste
publié le 8 mai 2024 à 6h31

Ce 8 mai, la France célèbre l’arrivée sur son sol de la flamme olympique. Une date qui marque peu ou prou les 100 jours qui nous séparent de l’ouverture des JO à Paris, avant laquelle des milliers d’anonymes, de sportifs et de célébrités, vont se relayer avec ladite flamme. Qu’on se réjouisse ou non des Jeux de Paris 2024, ce n’est pas une raison pour succomber à des légendes sucrées, à des mythes surgonflés d’un néo-olympisme totalement réinventé. Car le cérémonial du relais de la flamme olympique a été mis au point non par le Comité international olympique ou par son fondateur, Pierre de Coubertin, mais par un théoricien du sport qui travailla avec le régime nazi, un certain Carl Diem, ainsi qu’en attestent des documents officiels.

Son nom ne dit plus rien à personne, mais cet officier allemand, avait été nommé par le ministre des Sports du IIIe Reich secrétaire général du Comité organisateur des Jeux de Berlin. Sous sa supervision, la flamme olympique fabriquée par les usines d’armement Krupp est allumée dans le sanctuaire de Zeus en Grèce le 20 juillet 1936, avant d’être acheminée jusqu’à Berlin par des relayeurs à pied.

Un long texte de Pierre de Coubertin est lu, en l’absence du septuagénaire, qui mentionne «le Comité d’organisation allemand» ayant «conçu et organisé ce relais». Un texte, qui jusqu’à la veille, a fait l’objet d’âpres négociations entre le baron et le régime hitlérien. Ces derniers souhaitaient que soit reconnue comme une idée originale, ini